Un texto de sa part, trop simple, trop court. Mais tu sais parfaitement déjà pourquoi. Après tout, t'arrêtais pas de squatter sa chambre au début, au grand malheur des infirmières qui ne cessait de t'en chasser et te renvoyer dans ta chambre pour que tu ai droit à tes propres soins. Mais là, alors qu'elle te demande, t'es plus qu'obligé d'y aller, de rappliquer rapidement, tu lui à même pas laissé le temps de te dire de venir, tu lui a répondu ça directement, parce que c'est normal pour toi, d'accourir au près d'elle, d'aller la rejoindre. Alors, non, tu ne te fais pas prier. Tu t'extirpes de ton lit, posant ton pieds valide à terre avant d'attraper une seule béquille, t'as pas envie de l'inquiéter plus que nécessaire, alors une fera amplement l'affaire. Déjà que tu sais pas comment elle va réagir à cette surdité temporaire qui dure déjà depuis presque une semaine déjà... T'as par moment l'impression d'entendre quelque bruissement, mais c'est tellement loin et tellement fin que t'as juste l'impression que ton esprit te joue des tours. Tu verras demain, quand t'auras voir L'ORL qui te suit depuis ton arrivée.

Arrivant dans la chambre de ta soeur après de longues minutes, le temps d'arriver, parce que ta chambre est pas celle juste à côté. Vous êtes pas dans le même service, vos blessures sont tellement différentes et vos traitements également... Toi, tu piges même pas pourquoi ils te gardent encore ici, tu pourrais libérer un lit, mais non, ils veulent te garder en observation.

Frappant trois coups à la porte de sa chambre, tu entres sans attendre sa réponse, parce qu'elle soit immédiate ou non, tu l'entendrais pas, alors tu fais le sans gène, comme bien souvent avec elle.

Tu t'approches de son lit et lui affiche un sourire, bien que pas très grand non plus en vue de son état. Etant de la famille, t'as eu droit à un léger topos, mais tu sais pas comment elle, elle le prend. "Je ne sais pas si tu es au courant, mais j'entends toujours rien depuis l'explosion." Tu la préviens directement, comme ça, elle se force pas à parler pour rien et tu gardes ton sourire, toujours dans l'optique de pas l'inquiéter alors qu'elle est très bien placé pour savoir que la perte de l'ouïe même temporairement est quelque chose qui t'afflige plus que de raisons. Mais tu le gardes pour toi, tu as même tendance à repousser les gens qui s'affligent de cette souffrance pour toi, comme Hyun-Do a pu tenté de le faire par texto.

"Je suis content de ton réveil Yura, j'ai réellement eu peur de te perdre..." Tu viens alors doucement saisir sa main pour la serrer dans la tienne.

@Yura Nam-Kim

Tu accélères un peu le rythme de ton avancer vers son lit quand tu l'as vois forcé pour tenter de se redresser. Tu te doutes bien que dans son état, c'est clairement pas conseillé. Tu viens ainsi à côté de son lit, répondant plus que facilement à sa demande silencieuse. Une étreinte, un câlin. Un peu de chaleur dans ce monde de brutes, froid et bien trop violent avec vous. Tu te penches ainsi en avant, pour l'étreinte doucement, faisant attention à ne pas lui faire mal et surtout, à ne pas l'écraser, au risque de forcer un peu trop sur ton pieds bandé.

Tu te redresses ensuite et avant qu'elle tente de prendre la parole, tu lui expliques la situation comme tu peux, espérant ne pas parler trop fort ou trop faiblement. C'est ton plus gros soucis pour prévenir les autres, surtout que t'as toujours pas le réflexe de chercher à parler par écrit. Probablement parce que t'espère toujours avoir le loisir d'entendre à nouveau ta voix et même tout le reste, les sons, les bruits, les sanglots, etc...

Parce qu'il est probablement question de ça pour ta soeur à cet instant. Alors qu'elle vient d'apprendre la nouvelle pour toi, elle se met à pleurer et toi, tu te forces encore à sourire pour tenter d'avoir l'air de dire, ce n'est rien, ce n'est pas grave. T'as pas envie qu'elle se mette dans cet état pour toi, surtout quand on voit le sien, qu'elle a été dans le coma et que tu sais même pas si elle pourra à nouveau danser... Déjà qu'elle dansait presque plus...T'oses espéré qu'elle n'utilisera pas ce prétexte pour totalement arrêter et oublier sa véritable vocation qu'est la danse.

Tu viens doucement poser ta main sur sa joue, pour essuyer l'une de ses larmes. Lisant son message pour comprendre que ce n'est pas que de l'inquiétude, mais belle et bien de la culpabilité qu'elle exprime là. Tu secoues légèrement la tête, de gauche à droite. Un non silencieux, mais plus que compréhensible alors que tu as sans le vouloir, froncé les sourcils en lisant son message. Un désaccord complet avec ses pensées.

Tu te penches un peu plus en avant, pour planter tes iris dans les siennes et l'obliger à te regarder droit dans les yeux alors que tu tentes de prendre la parole d'une voix un peu plus assurée, plus stable sans savoir si le calibrage reste bon. Tu manques encore de pratique... "Ce n'est pas ta faute, c'est moi seul qui ai choisit de venir étudier ici, sans même te prévenir. Je te rappelles soeurette, que je t'ai fait cette surprise. C'est uniquement mon choix et tu n'as rien à te reprocher ! Je veux donc pas de larmes de crocodiles sur ton visage !" Tu caresses doucement sa joue en esquissant toujours un petit sourire et ce même si tu as été peut-être un peu trop menaçant dans tes paroles pour tenter de faire entrer dans sa petite tête têtue, que ce n'est pas sa faute. C'est uniquement tes choix qui t'on conduit là. "C'est même moi, qui t'ai demandé de venir à la fête, donc c'est à moi de m'excuser de ton état." Inverser les rôles pour qu'elle se prenne moins la tête et se culpabilise moins, c'est ce que t'espère réussir à faire, mais avec ta voix qui n'est pas très stable, c'est pas ce qu'il y a de plus facile.

Tu tentes du mieux que tu peux de consoler ta soeur, mais c'est compliqué et tu sais que c'est surtout un travaille sur la durée, que t'arriveras pas à la raisonné en deux trois mots. Pour ça, vous êtes pareil, deux têtus, deux obstinés, alors tu sais déjà que tu vas devoir te répéter encore et encore et que tant que tu n'iras pas mieux ou plutôt tant que tu ne seras pas totalement remis, elle se culpabilisera toute seule. Tu demanderas peut-être conseil à Vella pour savoir comment convaincre un peu plus facilement ta soeur de sa non culpabilité. Ou peut-être que tu laisseras le temps faire un peu de travail aussi. Après tout, elle réfléchira surement à tes paroles.

D'ailleurs, elle y réagit déjà, en écrivant rapidement avant de me montrer ces mots et finalement un texto de notre mère. Oh joie. "Au moins, elle ne me cassera pas les oreilles à moi." Tu ne peux pas t'empêcher de faire un peu d'auto-dérision, mais il est clair que tu redoutes clairement sa venue, parce que tu sais que ça va pas être de tout repos et qu'il y a de fortes chances qu'elle tente de tout faire pour vous ramener en Corée, en estimant que vous y serez plus en sécurité. Sauf que ça, t'en doute. Si des gars veulent faire exploser une bombe, que ça soit sur le sol Américain ou Coréen, ils le feront. Bon, t'es obligés de reconnaître que la mentalité du pays peut aussi un peu jouer sur ça...

Tu finis quand même par revenir sur le sujet de base de conversation, pour lui répondre et lui rendre un peu la pareil. "Et moi, j'aurais fini par venir également ici. J'te rappelle que t'es pas la seule de mon entourage à vivre ici à Boston, il y a Hyun, Vella, Minho, Lara, et j'y suis encore demain si je dois tous les citer." Tu veux réellement qu'elle prenne conscience que ce n'est pas sa faute et que toi, tu lui reproches rien, qu'elle doit pas se faire sa propre condamnation, son propre jugement pour un truc aussi stupide.

Alors que tu lis ses remerciements, tu t'approches un peu plus d'elle, ta main venant se glisser dans ses cheveux pour les lui ébouriffer un peu. Par la même occasion, tu lui adresses un large sourire. "C'est normal Yura. Après tout, l'inverse est la même. Et tu sais que je suis prêt à tout pour toi." Et ça, parfois, ça peut réellement être un soucis pour toi, parce que je suis trop protecteur avec ta personne, trop présent quand je ne devrais pas. Un peu envahissant d'une certaine façon, mais ayant été abandonné à la naissance, je sais à quel point la famille c'est important et comme tu es ma famille aujourd'hui, il est normal que je m'accroches autant à toi au risque d'être parfois réellement insupportable. Néanmoins, dans les moments comme maintenant, savoir qu'on a une personne qui tient à nous et qui serait prêt à tout pour nous, ça fait juste du bien. Cela peut rassurer et surtout, réconforter et ça, c'est ce que tu veux faire. Tu veux la réconforté à cause de ce qu'il s'est passé, de sa blessure, de ta blessure et de celle des autres.

Tu te penches alors un peu en avant pour déposer un baiser chaste sur son front, avant de te reculer un peu et de plonger ton regard dans le sien. "Comment tu te sens?" Parce qu'il est quand même enfin temps que tu poses cette question, même si cela risque de replonger la conversation dans quelque chose de moins, chaleureux... T'as besoin de savoir son ressentit à elle, si elle a mal, etc. Tu t'en fiches de l'avis des médecins, bien trop terre à terre, tu veux celui de ta soeur, même si cela risque de te peiner davantage.

Face à ta soeur et n'ayant pas eu le loisir d'entendre les coups frappés sur la porte, tu sursautes quand des bras se referment sur toi. Tu restes un moment surpris, avant de te retourner et de constater qu'il s'agit là de tes parents. Tu les salues d'un geste de la tête après avoir répondu à l'étreinte de ta mère, ta surdité t'ayant sauvegarder de son cris quand elle vous à vu. Tu tentes d'ailleurs de la rassurer un peu avec un sourire, l'air de dire que tout va bien pour toi, même si c'est très loin d'être le cas. Tu sais même plus comment envisager ton avenir dans le monde de la musique si tu retrouves pas ton ouïe... Mais tu tentes de garder la face, parce que t'es un battant et tu espères bien qu'il s'agit juste de quelque chose de temporaire, comme les docteurs te l'ont fait comprendre.

Tu te décales d'ailleurs un peu du lit de Yura pour laisser tes parents adoptifs s'approcher d'elle et prendre de ses nouvelles alors que tu restes toi, un peu en retrait, ne sachant pas comment réagir à cause de ton ouïe inerte. Tu ne sais pas comment tes parents vont le prendre, tu sais même pas s'ils sont déjà au courant et surtout, tu estimes que c'est ta soeur qui a le plus besoin d'attention, même si tu te doutes bien qu'elle se passerait assez bien des remarques que votre père pourrait lui faire, car il te semble que ça reste toujours un peu tendu entre eux, à ton plus grand malheur.