Tu ne cesses de repenser à l’autre soir. Elle hante tes pensées depuis la première fois. Depuis que tu as pu sentir son odeur collé à ta peau. Que tes lèvres aient pu lui toucher. Bordel t’arrives pas à te l’enlever de la tête. Elle t’a rendu raide dingue d’elle et pourtant.. vous êtes encore, quoi que ce sera aussi probablement pour toujours à distance. Tu ères donc dans cette université avec le tracas de la croiser. Tu te sens nerveux, comme si elle était ton pire cauchemar et pourtant c’est loin d’être le cas. C’est plutôt la dernière chose qui t’aie arrivé de bien depuis deux ans.  Sauf que ça, jamais tu ne pourras le lui dire ou du moins l’avouer à qui que ce soit. T’es seul au monde, sans ami, sans famille, sans personne finalement. Y’a que toi et ton gros matou dans ton appartement beaucoup trop luxueux au beau milieu de la ville pour un gardien d’université.  T’entre donc dans cette salle de théâtre pour réparer le mécanisme du rideau sur la scène. Apparemment il serait bloqué. Tu passes donc dans le petit local qui t’es destiné chercher tout le matériel nécessaire pour réparer ce rideau et te diriges vers le théatre. Tu pousses la portes mais ne regarde pas devant toi. T’es trop concentré à regarder ton sac histoire de voir si tu as tout emporter ce qu’il te fallait. Puis ton corps touche de nouveau au sien. De façon un peu violente puisque tu ne regardais pas où tu mettais les pieds mais bon pas assez pour lui faire du mal. Tu relèves les yeux et ton cœur s’arrête, ta bouche s’ouvre doucement mais aucun son ne sort. Jusqu’à ce que tu t’arrives à retrouver la voix. « .. je…j’suis désolé c’est ma faute je regardais pas où j’allais.. » Tu passes une mains derrière ta nuque alors que ton regard est fuyant. « .. je t’ai pas fais mal ? Ça va ? » Lui demandes-tu en t’approchant d’elle pour la regarder de plus près.

Depuis que tu avais bu le café en compagnie de Stiles après qu'il t'ait plus ou moins surprise au karaoké du coin, la situation était quelque peu étrange. Tu ne savais pas si on pouvait parler d'amour ou de sentiments amoureux, mais déjà tu ne le fuyais plus et ça c'était un bon point ou plutôt un grand pas. Alors que tu allais partir à la cafétéria prendre un casse-croûte rapide, mais tu avais l'impression d'oublier quelque chose mais tu ne savais pas quoi. Retournant sur tes pas, tu te diriges une nouvelle fois vers le théâtre. Sachant à peu près où tu étais placée, tu allais très rapidement vers ta place pour récupérer l'objet tant convoité et surtout oublié. C'était ton livre pour ton prochain cours. Prenant celui-ci dans tes bras, tu remontes alors les marches à toutes vitesses percutant quelqu'un de plein fouet. Levant enfin tes pupilles pour voir que c'était Stiles. Cette fois-ci, vous n'étiez pas en terrain neutre mais à l'université. Un terrain sur lequel où chacun devait se contenir et faire comme rien n'était.. « Ce n'est pas grave... » Tu lui adresses un petit sourire te touchant nerveusement les cheveux. « Non, tu ne m'as pas fait mal et oui ça va. Et toi ? Enfin vous ? » Tu ne savais pas si tu devais le tutoyer ou pas.... Mais en tout cas, tu le trouvais toujours aussi charmant même entouré de ses instruments autour de sa taille. Tu ne savais pas sur quel pied danser...

T’as l’impression de perdre tes moyens face à elle. Tellement que t’en a perdu la parole. Ta bouche s’est entre-ouverte de surprise et c’est le cas de le dire. Tu ne t’attendais pas vraiment de tomber nez à nez avec elle et surtout pas de cette façon. Enfin, tes phrases sont sorties un peu n’importe comment. Tu as bafoué, bégayer au point ou tu viens de te rendre compte que t’as un peu l’air idiot. « Non, tu ne m'as pas fait mal et oui ça va. Et toi ? Enfin vous ? » Tu finis par sourire bêtement lorsqu’elle te dit qu’elle va bien, que tu ne lui a pas fait de mal. Heureusement, penses-tu. Tu la regardes un moment avant de réaliser qu’elle te vous vouvoie. Bon sens, vous êtes tout les deux des adultes et tu es loin d’avoir de l’autorité sur elle, alors les bonnes manières pour toi c’est carrément inutile. « S’te plait pas de Vous.  Stiles ça fera l’affaire .. J'ai aucune autorité sur toi d'toute façon.. j'suis pas un prof et tu le sais.  » Dis-tu en replaçant ta ceinture d’outil autour de ta taille évitant un peu son regard. Tu te souviens de l’autre soir où t’as quitté ce café sans te retourner. T’as envie de la voir, de lui parler, de la toucher, mais tu ne peux pas. Tu ne dois surtout pas. Elle n’en a pas envie, ou du moins elle du mal à te faire confiance. C’est ce qu’elle t’a dit la dernière fois.  Sauf que tout comme elle, tu ne connais pas sa vie, son passé, tout son bagage. Peut-être s’est-il passé un truc assez douloureux pour qu’elle n’arrive pas à passer par-dessus, t’en sais rien. Tu finis donc par relever les yeux en direction de la porte, puis monte les marches par deux. Tu tires sur la poigée, mais non sans succès vous êtes coincé. « Merde.. merde, merde. » Lâches tu en regardant ta ceinture qui ne contenait pas tes clefs. « On va devoir rester ici un petit moment.. j’ai pas ce qui faut pour nous faire sortir d’ici. » Tu t’appuies contre la porte de bois puis croise tes mains sur ton torse. Les lumières s’éteignent. « Manquait plus que ça.. » Ajoutes-tu en grogrant ne voyant pas trop ce qui ce passait devant toi.

C'était bien la personne à laquelle, tu ne t'attendais pas à voir. Du moins, pas aussi rapidement après votre soirée au karaoké qui c’est terminé dans un café où il y avait eu pas mal de rapprochements. Tu aurais pu passer à côté de cet homme sans comprendre que c'était lui. Ou bien au contraire, ne jamais le revoir dans les couloirs d'Harvard tellement que l'établissement est immense. Tu étais tombée face à face à lui, cherchant rapidement tes mots jusqu'à ce que tu lui parles pour le rassurer que tu n'avais rien de casser. C'est alors que tu te mets soudainement à le vouvoyer comme si tu voulais mettre, une nouvelle fois, une distance entre vous. Très rapidement, l’homme a tout faire de l’université, décide de mettre les choses à plats, en oubliant le vouvoiement. « Très bien, je sais bien que tu n’es pas professeur, mais c’était juste histoire de m’assurer de savoir si tu voulais que je te tutoies toujours. » Bravo Brianna pour le pire mensonge de ta vie. Néanmoins, de la soirée, il était parti aussi vite que l’éclair sans avoir eu le temps de le rattraper, te laissant dans le plus grand mystère du monde. Soudain la porte laisse échappait un claquement. Voyant l’homme aux yeux bleus montait rapidement les marches deux par deux, tu sentais que les ennuies ne faisaient que commencer. « Rester là un petit moment ? Mais tu n’as pas le trousseau de tes clefs ou bien une issue de secours qu’on pourrait prendre ? » Comme un malheur n’arrive jamais seul, la lumière s’éteint comme par magie. « mierda » Tu n’aimais pas beaucoup le noir. En effet, tu avais l’impression d’être face à tes pensées, tes angoisses et tes peurs. C’est pour cette raison que tu dormais toujours avec la télé, te laissant bercer par le son de la télé. La seule chose qui te rassurait, c’est que tu n’étais pas seule. Doucement, tu tends les bras pour tenter de te diriger et surtout savoir où tu étais dans l’espace. C’est avec une infinie précaution que t’avances vers la porte jusqu’à attraper son poignet. « J’avoue que je n’aime pas être dans le noir. » Dis-tu en soupirant, te laissant tomber contre la porte pour t’asseoir par terre, lâchant par la même occasion le poignet de l’homme de trente ans.  

Il ne fallait pas que vous fassiez semblant quand même. Vous vous connaissez depuis un moment, puis d’une certaine façon même alors les vouvoiements étaient carrément inutiles. Déjà que tu n’avais aucune autorité sur elle, tu ne voulais pas qu’elle emploie le vous lorsqu’elle s’adresse à toi. Après t’es pas son père, ni son tuteur, encore moins supérieur. Puis t’es tellement pas du genre à te prendre pour un autre, à te prendre pour quelqu’un que tu n’es pas alors autant oublier tout ça.  « Très bien, je sais bien que tu n’es pas professeur, mais c’était juste histoire de m’assurer de savoir si tu voulais que je te tutoies toujours. » Tu regardes la jolie blonde devant toi et secoue la tête en riant. « J’vais pas te demander des révérences t’en fais pas. Stiles ça m’va très bien. » Dis-tu gentiment alors que tu cherches quelques trucs dans ta ceinture de bricoleur. Sauf que tu relèves la tête rapidement lorsque tu entends la porte se refermer. Tu montes les marches par deux puis tente de l’ouvrir. Vous êtes coincés. Tu cherches donc sur toi voir si tu as un trousseau de clef et non.. t’as dû le laisser dans ton bureau par inadvertance.  « Rester là un petit moment ? Mais tu n’as pas le trousseau de tes clefs ou bien une issue de secours qu’on pourrait prendre ? » Te demande-t-elle alors qu’au même moment les lumières s’éteignent. « Une issue j’sais pas. Surement. Pour les clefs normalement oui, mais je ne les ai pas. Je les ai oubliés sur mon bureau surement. » Dis-tu en soupirant mais te maudissant par le fait même de pas avoir tes clefs. Bordel, jamais tu n’aurais dû quitter ton bureau sans ce trousseau, en plus rare sont les fois où tu n’en a pas de besoin. To dos contre la porte, tes bras croisés contre toi, tu l’entends s’avancer mais vu le noir qu’il y fait t’as du mal à voir. Par contre sa main sur ton poignet ça tu l’as bien senti.  « J’avoue que je n’aime pas être dans le noir. » Tu te laisses retomber sur le sol tout  près d’elle puis guide ta main jusqu’à la sienne. « Bah au moins t’es pas toute seule, le noir ne me dérange pas moi.  Puis.. il nous arrivera rien. » Tu te mets à rire puis retirer ta ceinture pour te faire un peu de place. « Au pire je suis armé. » Dis-tu toujours en riant et en faisant allusion aux outils dans la cuirette.