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I LOVE HARVARD
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    Besoin d'un coup de pied au cul ? (Philan)
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    Lien du postMar 15 Jan - 18:20
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    Ca fait déjà quelques semaines. Quelques semaines de souffrances, de renfermement, de douleur, mais  on commence à appeler ça "du passé". Pourtant ça fait déjà quelques semaines que Milan ne dort plus. Il ne dort pas, ne mange que le strict nécessaire, ne voit plus grand monde. Et puis ces jambes qui le font souffrir...... Il n'était pas sûr de ce qui l'empêchait de dormir. La douleur ou bien ces flashs qui lui revenait en pleine gueule chaque fois qu'il fermait les yeux. Il entendait encore la détonation, les cris, les pleurs. Il sentait encore son corps être propulser, l'acier se refermer sur lui....

    Il subissait chaque jour depuis qu'il devait se déplacer en fauteuil. Mais ses jambes reprenaient peu à peu forme. La gauche se remettait doucement grâce au kiné, et depuis quelques jours il n'avait plus de plâtre à la droite. Seulement après tout ce temps passé assit à ne pas les solliciter, elles avaient besoin d'aide pour se remettre en route. Plus les jours passaient, plus elles lui semblaient être aussi lourdes que du béton. Il les sentaient, mais peinait à les bouger. Tu es en vie, c'est le principal... ON ne cessait de lui répéter ça depuis l'attentat.

    Mais lui ne se sentait pas particulièrement en vie. Comme s'il avait laissé quelque chose, là bas, sous les gravas. Comme s'il était mort sous ce tas d'acier. Il se sentait seul, abandonné. Il avait des amis, un entourage, mais qui était sincèrement là pour lui ? Il pouvait les compter sur les doigts d'une main. Même son père n'était pas venu. Un simple message, prétextant qu'il était trop occupé mais qu'il était ravi que son fils ne soit pas mort. Charmant. Il se posait de plus en plus de questions. Sur lui, sa vie, ses choix, son entourage. Son comportement. Il avait eu l'impression d'être le roi du monde.... Mais il s'est exilé seul par ses actes et ses choix.

    "Milan ? Vous êtes prêt ?" Il relevait la tête vers son interlocutrice. La femme devant lui  l'invitait à se lever, à prendre ces deux barres qui le narguait déjà. Il avait déjà fait ça, deux fois. Et il n'y arrivait pas. Se lever était une épreuve, et une fois debout, il n'arrivait pas à avancer. Manque de volonté ? Peut être. Il n'avait plus goût à grand chose depuis quelques temps il faut l'avouer. Milan prit une grande inspiration, attrapant les deux barres devant lui et se levait, aidé de la professionnelle à ses côtés. Etape 1; DONE.

    Puis vint l'étape la plus compliquée à ses yeux. Le parcours n'était pas grand, la chute ne serait pas rude, mais ça le terrifiait. Parce qu'il était déjà passé par là et que visiblement, il n'y arrivait pas. Son corps semblait peser une tonne, ses jambes ne le tenait pas. La pro le lâchait, l'invitant à avancer et il hésitait grandement. "Vous ne pouvez pas rester là Milan... Il faut avancer." "Je sais." Il avançait une jambe, la gauche, la moins difficile. Celle ci mit un temps fou avant de dénier s'avancer. Cet effort lui semblait surhumain, évidemment qu'on ne réussi pas du premier coup. Et les deux fois dernières, il avait abandonné après s'être mit en colère. La jambe droite ne voulait pas y mettre du sien, mais il réussi tout de même à avancer de quelques centimètres.

    "Aller, finissez moi ce parcours." La jeune femme avait toujours été au petit soin avec son patient. Elle le savait têtu, compliqué, colérique, mais surtout brisé. Il n'était plus lui même, et il fallait que ça change, qu'il redevienne le Milan Ogan qu'il était, ou au mieux, une version améliorée de lui même. Et sans ses jambes, il n'y mettrait pas du sien pour y arriver. Une jambe. Done. La droite.... Et bim. Il n'arrivait plus à la bouger correctement, ni à soulever son propre corps et tombait rudement sur le sol. La kiné tentait désespérément de l'aider à se relever, mais Milan la chassait d'un coup de main. "Foutez moi la paix !" Elle levait les yeux au ciel, elle commençait à le connaître. Il réprimait sa douleur tant bien que mal et refusait de se lever, se laissant tomber sur le sol, allongé sur le parquet de la salle de rééducation.

    "Je vais vous chercher des antidouleurs..." "J'en veux pas de votre merde !" Mais elle ne l'écoutait déjà plus, le laissant seul avec lui même dans cette pièce. Seul avec ses pensées, ses regrets, ses questions.....
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    Lien du postMer 16 Jan - 21:10
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    J'en ai marre. J'en ai marre de l'hopital, de la blouse blanche qui gratte et de la perfusion. Marre des antibiotiques, des médecins qui passent me voir beaucoup trop souvent et de la bouffe liquide. Cette fois-ci, il parait que c'est bon. Encore quelques jours et à moi la liberté. C'est ce qu'on m'a promis. Que maintenant tout était réglé et que j'allais pouvoir rentré. Tout est réglé mais j'ai encore cette horrible cicatrice qui ne partira jamais et je vais devoir me contenter d'un régime ultra strict pendant encore des semaines. Alors non, je ne crois pas que tout soit réglé. Du moins, pas pour le moment. Il y a encore tellement de chemin à parcourir pour que je puisse dire que tout est réglé. On me répète sans cesse que j'ai eu de la chance. Quelques centimètres plus à droite et j'y passais. Je leur en donnerai bien moi de la chance. Ce n'est pas ces fichus médecins qui ont passé des semaines à l’hôpital, enchaînant trois opérations ultra invalidante dans le timing. Alors merde non, je n'ai pas eut de la chance. Une infirmière m'apporte mon repas en gobelet et la remercie à peine. Ce n'est pas de sa faute à elle si je dois manger avec une paille jusque demain. C'est pas elle qui a fait que cet éclat ma perforé l'intestin. Mais il n'empêche que je lui en veut parce que elle, elle peut descendre prendre un steak frites salade si l'envie lui prend. Alors que je suis coincée dans mon lit sans pouvoir bouger. "Tout va bien mademoiselle ?" Oh ben tient, vu qu'elle demande, je vais pouvoir lui dire que non. Il fait que je vois autre chose que ma chambre d’hôpital. Même le couloir serait parfait. Mais pour pouvoir avoir accès au couloir, il faudrait déjà qu'on me laisse sortir de mon lit. Ce qui m'est strictement interdit pour le moment. "Hum non. Il y aurait moyen de contourner les indications du médecin et me laisser sortir de cette chambre ? Je n'en peux plus." Je la vois qui hésite et le seul fait qu'elle hésite me fait dire que j'ai gagné la partie. Elle me suit depuis mon arrivée ici et je sais bien qu'elle a pitié. C'est sur cette pitié que je joue pour qu'elle me fasse sortir. Elle quitte la chambre et revient quelques minutes plus tard avec une chaise roulante. Avec une potence pour la perfusion. Ok, celle-là je ne vais pas pouvoir m'en débarrasser comme ça. En même temps, heureusement. Je ne sais pas ce que je ferais sans les anti-douleurs. Déjà comme ça, il y a des moments où je crève de mal. Ce qui me laisse penser qu'on est en train de progressivement réduire mes doses de morphine. Signe que je dois tout compte fait aller mieux. L'infirmière me conduit jusqu'à la salle de rééducation. Grosse blague. Elle m'emmène voir des gens qui réapprennent à marcher alors que je ne peux pas marcher jusqu'à nouvel ordre ? Et le pire, c'est qu'elle me laisse là. Ok, je retiens. Ne jamais faire confiance à une infirmière. Je me retrouve seule avec un gars allongé sur le sol. Génial. La grande joie. "T'as une jolie vue depuis le parquet ?" Je le regarde du haut de mon fauteuil, tentant de m'approcher comme je peux sans prendre les fils de ma perfusion dans les roues. "Je t'aiderai bien à te relever mais comme tu vois, ça va être un peu compliqué. Va falloir que tu attende le retour de quelqu'un." Je me demande ce qu'il lui ai arrivé à lui. Est-ce qu'il est là à cause des attentats ? Ou est-ce que ça vient d'autre chose ? "Vas-y, raconte comment tu t'es retrouvé ici. Entre éclopé, on peut parler."
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    Lien du postMer 16 Jan - 21:35
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    Il n'avait aucune envie d'être là, aucune envie de passer par là. S'il avait eu une machine à remonter le temps, il aurait sauté ce passage. Il voulait retrouver sa vie d'avant.... Ou non en faite, peut être pas. Milan ne savait pas vraiment ce qu'il avait envie de retrouver. Tout était flou dans son petit crâne. Une fois qu'il serait sorti d'ici, une fois qu'il aura quitter son fauteuil, est-ce que quelque chose changera ? Est-ce que ça ira vraiment mieux ? Probablement pas. Ca ne changera pas les faits, les blessés, les morts, le choc, la solitude....

    Il ne parlait même plus à sa psy. Il y allait par obligation, c'est ça ou un procès. Mais il venait par simple "courtoisie", par obligation. Il ne parlait même pas de l'attentat malgré tout ses efforts. Son cas devenait inquiétant, il se renfermait sur lui même, haïssait le monde autour de lui. Il se haïssait encore plus d'être dans un état pareil. Avant l'attentat, avant la bombe, il était tellement sûr de tout. De lui, de ses amis, de sa vie "parfaite". Tout semblait rouler, l'engrenage était sans défaut. Pourquoi c'était si différent aujourd'hui ? Pourquoi il se sentait aussi mal, aussi seul ?  Aussi abandonné ?

    "T'as une jolie vue depuis le parquet ?" Milan relevait la tête, surprit. Il n'avait même pas entendu la jeune femme entrer dans la pièce. Trop occupé à essayer de faire taire ses pensées. Il se relevait légèrement, s'appuyant sur ses mains pour rester dans cette position. "C'était presque agréable jusqu'à ce que tu rentre...." L'avantage, c'est qu'il n'avait pas perdu son amabilité."Je t'aiderai bien à te relever mais comme tu vois, ça va être un peu compliqué. Va falloir que tu attende le retour de quelqu'un." Il fronçait les sourcils, jetant un oeil à son fauteuil non loin de là.  "J'ai besoin de personne. je me démerde très bien tout seul...." Oui, on y croit tous. Il se hissait tant bien que mal en arrière jusqu'à atteindre le dit fauteuil, s'accrochait à ces barres qui le torturaient peu de temps auparavant et tentait de se soulever. Mais c'était peine perdu. A peine son corps s'était levé de quelques centimètres qu'il chutait, tombant sur le sol de nouveau. "BORDEL !!"

    Il donnait un grand coup à son fauteuil, l'envoyant valsé à l'autre bout de la pièce, avant de poser les mains sur ses jambes. Ca ne l'avait pas aidé à avoir moins mal, on ne pouvait pas le nier. Il se sentait pathétique. C'était pas ne pas marcher le problème, c'était dépendre de quelqu'un d'autre. Il savait qu'il retrouverait l'usage de ses jambes, un jour... Mais devoir demander de l'aide pour se lever, se coucher,etc.... C'était insupportable. "Vas-y, raconte comment tu t'es retrouvé ici. Entre éclopé, on peut parler." Il soupirait. Elle était encore là ? Une partie de lui avait envoyé de l'envoyer chier, de la ramener d'où elle venait, parce qu'il ne voulait voir personne. Mais l'autre part de lui avait besoin de contact humain, désespéramment. Et surtout, quelqu'un d'autre qu'un professionnel de santé. "La bombe. Celle qui à explosée pour le discours du maire. J'étais à la fête foraine.... J'ai entendu la détonation et quand je me suis réveillé j'avais les jambes broyées sous un bloc d'acier et l'arcade défoncée....."  Il se déplaçait jusqu'à ce que son dos atteigne le mur, s'adossant à se dernier. "Et toi ? Qu'est-ce qui t'es arrivé ?"

    Il tournait la tête vers son interlocutrice. Il n'était pas très loin d'elle et la détaillait de haut en bas. Plutôt mignonne. Dans d'autres circonstances, "l'ancien" Milan l'aurait sûrement tenté quelque chose. Mais ce n'était ni le jour ni le moment.... Il décollait son dos du mur, tendant la main à la jeune femme aussi près d'elle qu'il le pouvait. "Je m'appelle Milan.... Pour info."
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    Lien du postMer 16 Jan - 22:08
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    Je vois que monsieur est grognon. Ok, je peux comprendre. A sa place, je n'aimerais pas être trouvé échoué sur le sol, en totale position de faiblesse par une inconnue. Mais heureusement, je ne suis pas à sa place. J'aurais vraiment péter les plombs si ça avait été le cas. "Ouais je sais, j'ai une salle tête. Mais tu vois, on te laisse pas vraiment l'accès au maquillage en salle de réveil. Ni en chambre normale d'ailleurs." En plus j'ai une excuse géniale pour avoir une tête de déterrée. Les opérations, ça rend moche, tout comme les médocs et le fait d'être mal. Et tant qu'on ne me laisserai pas sortir de cet endroit et prendre une douche normalement, j'aurais toujours une tête à faire peur. Désolée pour mon compagnon de torture, il va devoir faire avec jusqu'au retour de l'infirmière. J'étouffe un rire quand il prétend qu'il peut se lever tout seul. Juste avant de s'écraser au sol. A oui je vois. Il n'a absolument pas besoin d'aide le gars. Je le regarde s'énerver. Comme s'il allait arriver à un résultat de cette manière. "C'est fou ce que tu n'as pas besoin d'aide." Ma remarque est sarcastique juste pour le plaisir. Parce que c'est clairement la seule chose qu'il me reste pour le moment. Puis franchement. ce n'est pas ça qui va le tuer. Je le regarde s'adosser au mur le plus proche et je le suis comme je peux. Ok, je suis clairement nulle pour faire avancer un fauteuil. Heureusement que ce n'est que provisoire. Et un vrai provisoire, pas un provisoire comme celui du gars. Parce que pas moyen que je ne sache plus marcher pendant un temps. Déjà que je ne vais plus pouvoir faire de sport pendant un temps. Ni rien de physique en fait. J'attends qu'il m'explique ce qu'il lui ai arrivé. La bombe. La même que celle qui m'a blessé. Oh, nous voilà lié par le même boum qui a foutu nos vie en l'air. "T'étais prêt de la grande roue ? Il parait qu'on a de la chance de s'en être sorti." C'est ce qu'on me répétait encore et toujours, comme si ça allait rendre la convalescence plus facile. Comme si le fait que mes parents soient venus d'Angleterre allaient m'aider. Ben non. Ils ne faisaient que me mettre la pression. "Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? Oh, la même bombe que toi et deux jolis éclats de métal. Un m'a perforé l'intestin et l'autre est passé à quelques centimètres de mon cœur. La grande joie." Au moins je suis en vie. Ça c'est quand-même un super point positif dans toute cette histoire. Et tous mes proches sont en vies aussi. Deuxième point positif. Les deux seuls que je pouvais trouver en fait. "Ils t'ont raconté quoi à toi les médecins ? Que ce serait bientôt derrière toi, que tout sera comme avant et tout le tralala ?" J'ai envie de savoir ce qu'ils racontent aux autres patients. Pour des blessures aux jambes, c'est quoi le discours de rigueur ? Ils ont droits à quoi les gens en fauteuil ? Le gars me tend la main et je me penche pour la saisir, grimaçant au passage. Ok, ça, ça fait mal. D'où le fait qu'on m'ait dit de rester allongée. Mais je passe au-dessus pour serrer la main du gars. "Moi c'est Philippa."
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    Lien du postMer 16 Jan - 22:31
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    Elle se moquait de lui, et ça ne l'aidait pas à se calmer. M'enfin c'était pas de sa faute à elle, ni de la faute de ce pauvre fauteuil qui n'avait rien demandé à personne. En faites, il était en colère contre tout et tout le monde. C'était global, c'était tout son être qui refusait de se calmer. Il se foutait pas mal qu'on lui veuille du bien, qu'on essaye de l'aider. Il voulait juste se sentir mieux, aller mieux. Dans son corps, dans sa tête, dans sa vie en faites. Il voulait que tout s'arrange, retrouver son putain de voile qu'il foutait devant lui depuis toutes ces années. Ce qui l'avait aidé à penser que sa vie était parfaite.

    "T'étais prêt de la grande roue ? Il parait qu'on a de la chance de s'en être sorti." C'est ce qu'on lui répétait tous les jours. Qu'il avait de la chance, qu'il était en vie, que c'était tout ce qui importait. Qu'il aurait pu y rester... Une partie de lui était morte là dessous."J'irais pas jusque là...." Il baissait le regard avant de reprendre. "J'ai l'impression d'avoir perdu plus que des jambes...." AU fond, ça irait mieux. C'était une passade lui disait on. Le choc. Il finirait par aller mieux, psychologiquement. Il prenait tout ça trop à cœur, il était encore choqué.... C'était ce que lui disaient les médecins et sa psy. Qu'il devrait essayer de se calmer, de faire la part des choses, d'apprécier d'être en vie..... Mais là dessous, toute sa vie était passée devant ses yeux... Et c'était pas bien glorieux.

    La jeune femme lui expliquait que, quelque part, ils étaient liés. En tout cas ils avaient vécu la même expérience, la même tragédie. Il relevait la tête, plongeant son regard dans le sien, compatissant. Elle était passée bien plus près de la mort que lui, il devait avouer que là dessus, oui, il avait été chanceux malgré tout ce qu'il prétend."Ils t'ont raconté quoi à toi les médecins ? Que ce serait bientôt derrière toi, que tout sera comme avant et tout le tralala ?" Il lâchait un léger rire. Le premier depuis la catastrophe probablement. Léger, certes, mais revigorant. " A peu près, ouai. Que je pourrais vite m'en sortir. Que je souffrais d'un choc post traumatique et que j'irais mieux en me bougeant le cul, en gros.... Que si mes jambes ne veulent pas suivre aussi bien qu'elles le devraient maintenant, c'est parce que je veux pas aller mieux, psychologiquement.... Toutes ces conneries...."

    Il soupirait, fixant ces deux grandes jambes qui semblaient le nargué. "Ils étaient pas là..... Ils comprennent pas ce que j'ai perdu.... J'ai l'impression que toute ma vie est une connerie...." C'était sorti naturellement. Il n'en avait pas vraiment parlé, à personne. Pas même à sa meilleure amie, ni à sa mère. Peut être que c'était plus facile de se confier à une inconnue ? Après tout, ils ne se reverraient sans doute jamais, pas vrai ? "Personne n'est venu... Je suis resté un bout de temps ici... Même mes parents ont pas bougé leur cul pour s'assurer que j'allais bien. J'ai eu un sms. Un putain de message..... " Il y'avait comme une boule qui s'était formé dans sa gorge. Un mélange de colère et de tristesse. Une haine contre tous qu'il avait besoin d'exprimer. "Mes soi disant amis, ma petite amie, mes parents..... Personne. J'avais personne. J AI personne ! Je suis putain de seul et tout le monde s'en fou ! " C'était pas tout à fait vrai, sans doute, mais il le percevait comme ça, et ça faisait mal de s'en rendre compte.

    Il reposait les yeux sur Philippa avant de reprendre. "Désolé... T'as autre chose à foutre que d'écouter une loque que tu connait pas se plaindre... J'ai juste..... L'impression que tout s'est écroulé là bas....."
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    Lien du postSam 19 Jan - 19:05
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    Je lui ressorts la phrase bateau que j'entends en boucle depuis mon arrivée ici. La phrase en laquelle je ne crois absolument pas parce que non, aucun de nous deux n'a eut de la chance. Parce qu'on avait clairement perdus beaucoup ce jour-là.  "Je comprends. Parce qu'en perdant tes jambes, tu perds une partie de toi aussi. C'est comme si tu n'étais plus vraiment toi." Je comprenais très bien le problème. Quand les médecins m'avaient parlé de mes blessures pour la première fois et de ce qui allait suivre, j'ai paniqué. Parce que ce n’était pas juste être blessée mais aussi perdre une partie de moi pendant un moment. C'était le plus dur dans l'histoire. Parce que clairement, je n'avais pas envie de ne plus être moi après ce qu'il s'était passé. Au contraire, j'aurais aimé pouvoir faire des longueurs à la piscine ou me manger un bon hamburger en regardant un marathon stars wars. Au lieu de quoi, je me retrouvais incapable de faire du sport pendant un moment et à manger de la nourriture saine. Je suis surprise quand il lâche un petit rire. Comme quoi même monsieur le râleur qui s'énerve sur une chaise roulante peut finir par rigoler. Il m'explique ce que les médecins lui ont raconté à lui. Ok, la grande joie quoi. "Je vois. Ils n'y comprennent rien en fait. Pour eux, c'est juste comme si tu avais été blessé et c'est tout. T'es une machine qu'ils réparent et t'es censé aller aussi bien qu'avant. Sauf que ça ne marche pas comme ça. C'est plus compliqué." Les médecins n'ont pas vu ce qu'on a vu. Ils n'étaient pas sur place quand la bombe a explosé. Or c'était là que ce situait le problème. J'aurais été blessée dans n'importe quelle autre circonstance, ce serait bien mieux passé. "Ouais, tu te remets pas mal en question après ce genre de truc." Chose que j'avais tout doucement commencé à faire. Parce que d'office, quand tu passe à coté de la mort, tu te demande si tu n'es pas en train de ruiner ta vie. On parle de nos problèmes et Milan fini par lâcher ce qui semble le plus le tracasser. Il n'a eut personne lui. Personne pour sourire à chaque fois qu'il ouvrait les yeux ou pour lui tenir la main pendant qu'une infirmière venait faire une prise de sang. Je le plains. Je ne sais pas comment il a fait pour tenir, comment il fait pour tenir. Si mes parents n'étaient pas venus me voir, j'aurais encore plus déprimer dans ma chambre d’hôpital. "Personne n'est venu ? Personne personne ? Oh merde." C'était peut-être pour ça qu'il n'allait pas mieux. Sans aucune raison de faire des efforts, pourquoi se fatiguer ? Je ferais clairement pareil à sa place. "Si tes parents étaient venus te voir, tu leur aurait dit quoi ?" C'est important quand-même. Ce n'est pas rien de raconter ce qu'on a vécu. Limite, ça fait encore plus mal que de le vivre. Parce qu'on se rappelle de chose qu'on aurait pu faire mieux. En y repensant, je voyais à quel point mon idée d'aller faire un tour sur la grande roue était stupide. Si je n'en avais pas parlé, j'aurais pu être plus loin de la bombe au moment de l'accident et ne pas être blessée. Ou j'aurais pu essayer d'aider des victimes autour de moi, même si je perdais beaucoup de sang. J'aurais du tenter quelque chose, n'importe quoi. Et je n'y avait pensé qu'en parlant à mes parents. "T'inquiète. Je suis coincée ici jusqu'à ce que l'infirmière vienne me chercher. Puis... On doit se soutenir tu ne pense pas ?"
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    Lien du postDim 20 Jan - 22:07
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    C'est psychologique, vous vous en remettrez. Vous ne voulez pas aller mieux....  Les médecins étaient persuadés que tout était dans sa tête. Que s'il travaillait sur lui même, ses jambes fonctionneront automatiquement. Que son esprit n'était pas fait pour aller mieux et toutes ces conneries. Il était fragile, il l'admettait. Il n'était plus le même depuis les attentats. Il se remettait énormément en question, lui, son caractère, sa vie entière à vrai dire. Mais de là à mettre ses blessures sur le compte de son esprit... Ca le rendait dingue.

    Evidemment qu'il voulait aller mieux, il ne demandait que ça ! Mais son corps refusait de coopérer. "Je vois. Ils n'y comprennent rien en fait. Pour eux, c'est juste comme si tu avais été blessé et c'est tout. T'es une machine qu'ils réparent et t'es censé aller aussi bien qu'avant. Sauf que ça ne marche pas comme ça. C'est plus compliqué." Il acquiesçait. Un petit coup de tête qui signifiait "merci" de son point de vue. Parce qu'enfin quelqu'un l'écoutait et le comprenait. Non, il n'était pas qu'une machine. Il avait de sentiments, des failles, des blessures.... On ne se remet pas comme ça d'un tel événement.

    "Personne n'est venu ? Personne personne ? Oh merde. Si tes parents étaient venus te voir, tu leur aurait dit quoi ?" Il secouait la tête. "Non... Personne n'est venu.... Et honnêtement je saurais même pas quoi leur dire. Je suis une loque. Regarde moi !  Je me sentais... Comme le roi du monde ! L'intouchable.... Je pensais que j'étais le meilleur en tout point, que rien ne pouvait m'atteindre. Et du jour au lendemain, tu vois toute ta vie défilée, et tu te rends compte que t'es rien ! Que t'as personne ! Que tu gâche ta vie..... Qu'est-ce que tu veux que je leur dise ? " Il soupirait, murmurant; "Et je suis pas sûr d'avoir envie de les voir de toute manière..."

    Il se sentait con. Inutile. Il avait l’impression de n'être que l'ombre de lui même. D'avoir été acteur tout ce temps, et de se rendre compte maintenant qu'il devait reprendre sa vie en main. Après 28 ans d'illusion, il n'y avait rien de plus difficile. "Y'a 10 ans.... la femme que j'aimais le plus au monde s'est barrée.... Et elle à épousé mon père. Je crois que c'est à ce moment là que j'ai commencé à devenir con. J'ai passé 10 ans à jouer un rôle je crois.... J'ai même faillis aller en taule...."


    Toutes ses pensées sortaient aléatoirement, comme s'il faisait le résumé de sa vie, et de toutes ses conneries. Comme s'il se rendait compte tout à coup qu'il n'avait pas été lui même, et qu'il en cherchait les raisons. Il soupirait avant de reposer son attention sur la jeune fille. "Mais tu sais quoi ? Je sais pas pour toi, mais moi je veux pas passer le restant de mes jours à me lamenter pour autant. Je prendrais le temps pour me rattraper....." Il se hissait jusqu'à son fauteuil, encore à terre. "A commencer par ça !" Il le remettait sur ses roues, s'accrochant aux barres maudites pour s'aider à se relever, et se laissait finalement tombé lentement sur le fauteuil. Puis, enfin confortablement assit, il se tournait vers la demoiselle et levait les bras en signe de victoire, riant malgré lui. "Hé ! Je l'ai fais !!"

    Une petite victoire qui n'avait l'air de rien, mais lui avait l'impression de progresser. " Bon et toi ? Qu'est-ce que tu fais là, toute seule ? Dis moi que toi au moins quelqu'un est venu ?"
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    Lien du postLun 4 Fév - 9:31
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    Je le comprenais. Sûrement plus qu'en temps normal. C'était peut-être parce qu'on était tous les deux coincés sur des fauteuils, incapable de marcher. A croire qu'avoir les mêmes problèmes finissaient par créer des liens. Sauf que moi, je relativisais. Parce que les médecins étaient plutôt sympa avec moi, parce que j'avais du monde pour venir me voir et parce qu'on ne me forçait pas à aller mieux. On ne force jamais à aller mieux une fille qui est passée trois fois par le bloc opératoire et qui a fait un arrêt cardiaque. Peut-être qu'au fond, j'avais de la chance. Parce que moi personne ne m'obligeait à me lever pour faire des exercices inutiles. Quand j'apprends que personne n'est venu le voir, je suis désolée pour Milan. Je n'aurais pas aimé être seule. Qui aimerait ça en même temps ? Mais il semble bien le prendre. Ou du moins, il fait comme si il le prenait bien. "T'es toujours toi tu sais. Rien ne t'empêche de te sentir comme le roi du monde quand tu sortiras d'ici. Tu pourras toujours pensé que rien ne peut t'atteindre. Sauf que cette fois, ce sera vrai. Parce que rien ne pourra jamais autant d'atteindre que cette bombe. C'est peut-être pour ça qu'on a de la chance au final. Parce que rien ne pourra nous faire plus mal que ça." Qu'est-ce qui pourrait être pire que de passer à coté de la mort hein ? Qu'est-ce qui pourrait être pire que l'horreur qu'on avait vécu ? Je l'écoute me parler, m'expliquer que la femme qu'il aime a épousé son père. D'accord, je comprends mieux pourquoi il n'avait pas spécialement envie de les voir. Je n'imagine pas ce qu'on doit ressentir dans une situation pareille. A quel moment voir la personne qu'on aime devenir sa belle-mère est une bonne chose ? "Elle t'a donné des explications ? Sur pourquoi elle est partie et pourquoi elle l'a épousé ? Vous en êtes où maintenant ? C'est tendu ? " Je suis curieuse, beaucoup trop curieuse. Ça a toujours été comme ça. Je suis beaucoup plus douée pour écouter les autres raconter leur vie plutôt que pour parler de la mienne. Alors tant que Milan semble d'humeur à se confier, j'en profite. Parce que je n'ai absolument pas envie qu'on en vienne à parler de moi. "Jouer un rôle, c'est bien parfois. Ça aide à avancer. Mais il faut pouvoir faire la part des choses, savoir quand arrêter." On est clairement sur ma plus grande spécialité, jouer un rôle. J'ai presque été élevée pour ça. Je le regarde tenté de se remettre sur son fauteuil. Je le vois agripper les barres pour se hisser et un moment, j'ai peur qu'il n'y arrive pas. Mais il fini par s'asseoir et me faire face. Nous voilà maintenant tous les deux coincés sur des fauteuils roulant. "Félicitions !" je suis sincèrement contente pour lui, parce que mine de rien, il vient de franchir un cap. On finit par en venir à moi, alors que j'aurais préféré que la discussion reste concentrée sur lui encore un moment. "J'ai fait chier une infirmière pour qu'elle me laisse sortir de mon lit. Je n'en pouvais plus d'être allongée." Et je n'en pouvais plus des murs de ma chambre qui me donnaient envie de me jeter par la fenêtre. "Mes parents sont venus d'Angleterre pour me voir la première semaine. Ma mère est restée mais mon père est rentré au pays. Et mes frangins se sont relayé dans ma chambre. Sauf que c'est un peu bizarre tu vois. Je n'ai pas vraiment su quoi leur dire."
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