Un hiver si commun, qu’une seule envie parcourait mon esprit. Comme un appel, un murmure qui n’avait pas grand-chose d’unique ou de particulier. C’était pourtant un son si délicat qui m’était improbable d’ignorer. Finalement, je fus guidé par mes instincts qui, à vrai dire, ne semblait même pas exister aux yeux des autres. Si morne à la démarche lourde, j’avais cette impression de maladie, une aura grossière qui exprimait d’un seul coup d’œil mon état de pensée. Alors, je traînassais simplement, un journal sous le bras tandis que l’une de mes mains était élevée dans ma longue et belle chevelure. Je n’ai ni idée, ni motivation précise. Juste un désir de ne rien faire, d’exister à la limite même du raisonnable. De rester loin, seule dans ma bulle incomprise. Je n’avais pas cours, mais pourtant un grand nombre d’exercices à faire. Mais mon temps de travail m’importait peu, après tout, la vie me permettait par moment de passer outre ces complications inutiles. Alors, quelques minutes de recherche m’avaient suffi, moi qui connais les habitudes de mes confrères et consœurs, c’est pour ça que j’avais choisis l’endroit avec perfection. Sans doute persuadée de mes capacités sans même en douter une seule seconde, car pour moi, personne ne viendrait m’embêter à une heure si avancée de la matinée. C’est ainsi que je me retrouve mollement allongée sur l’herbe. Mon journal grand ouvert, j’avais tout le temps pour moi. Un rien qui me rendait heureuse. Mais d’une façon ou d’une autre, je sais que mon temps perdu était précieux.

@Moses S. Osborne